Avec ses textes sombres et hardcores, on le disait peu présentable (en témoigne la polémique concernant l’hymne des Diables Rouges)… Et pourtant, aujourd’hui, il n’est tout simplement plus à présenter. Le très récent trentenaire, Damso, a d’ores et déjà marqué l’histoire du rap belge de son empreinte. Des paroles crues, une plume travaillée, des choix assumés et des buffalos, c’est ça Damso. Revenons sur ses quatre albums qui ont fait sa légende.               

Toute légende a forcément un commencement, celle de Dems commence avec un petit coup de pouce du Duc. Invité en 2016 sur Pinnochio par Booba, Damso va marquer le titre de sa voix et de ses lyrics crus. Conquis en un seul couplet, un large public va très vite se former autour de l’artiste   qui enchaînera avec un album dantesque : Batterie Faible. Batterie Faible, c’est l’histoire d’un mec comme un autre au final, ou comme dirait Dosseh : ‘Entre frères, on s'insulte pour s'dire "j't'aime" car sinon, Ça fait dep' quand c'est dit trop gentiment’ (Taciturne – Dinos). Sur cet album, Damso alterne entre sons très trap et réelles confessions, mais jamais ‘trop gentiment car sinon ça fait dep’. C’est ainsi, que Damso nous sert des titres tels qu’ ‘Exutoire’, ‘Autotune’ ou encore ‘Graine de sablier’. Des titres où Dems se confie ouvertement, mais sans jamais quitter son armure, suggérant un réel détachement avec ce qu’il raconte.

Après le réel succès de Batterie Faible, il s’agit de garder la barre au même niveau, voire même de la monter d’un palier. Sans sourciller, Damso met la barre plus haute et enchaîne avec son deuxième album : Ipséité. Toujours aussi direct dans ses lyrics, Damso s’affirme sur Ipséité avec des beats plus mélodieux et plus de nuances dans sa voix. Grâce à ce combo, on découvre un Dems qui semble beaucoup plus rattaché à ses lyrics, et donc beaucoup plus sensible. Toujours aussi habile sur l’écriture et sur la maîtrise de ses placements, Damso nous offre un réel voyage musical et lyrique sur Ipséité, sans jamais que celui-ci passe pour de l’expérimentation.

Toujours à la recherche de nouveau, de mieux, de plus complexe, Damso va livrer avec Lithopédion un florilège de nouvelles sonorités. Avec des titres comme ‘Festival de rêves’, ‘Aux paradis’, ou encore ‘Julien’, Dems repousse les limites du possible de rappeur, et atteint celles de l’artiste. En matière de lyrics, Damso pousse toujours autant, et aborde tant de sujets universels. Abordés de manière toujours aussi cash, mais également subtile et réfléchie, Dems nous fait réfléchir avec ses textes, et nous pousse par sa propre introspection à notre propre introspection.

Il faudra attendre ensuite 3 années après Lithopédion, pour avoir un nouveau projet du Dems. Intitulé QALF, le projet continue sur la même lancée que Lithopédion. Sans jamais garder les basses bien loin, Damso tente des choses sur QALF, et va grappiller à gauche à droite des sonorités de différents genres, qui s’accorderaient bien à son art. Toujours aussi bon dans l’écriture, Damso va sublimer ses sons de sa plume et va brillamment structurer ses morceaux, nous proposant un album complet et intéressant.

Damso, c’est sans nul doute l’un des rappeurs internationaux de la décennie. Véritable artiste, le natif de Kinshasa s’est établis en réelle pointure du rap, et à porter haut les couleurs du rap belge. En balance entre son amour pour la musique et son envie de vivre, on ne sait ce que l’artiste nous réserve pour la suite. Alors en attendant, repassons-nous ses classiques.       

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Le 03/06/2022 par Theo Hoebrechts