Quand on parle de Hip-hop belge, et plus précisément
de rap belge, le groupe Starflam revient s’en cesse. Lors de l’épisode 4, Akro
nous avait parlé de son parcours au sein de ce groupe emblématique. Pour ce
nouvel épisode, c’est au tour de Kaer, autre membre du groupe, de nous raconter sa carrière.
Originaire de la cité ardente, Kaer tombe amoureux du
mouvement Hip-hop, et plus précisément du graff. Il intègre le crew liégeois de
graffiti JNC en 1991. Il arpente toute la ville pour y laisser sa marque. Il passe aussi son temps à la Maison de jeunes de Thiers, où tous
les fans de Hip-hop ont l’habitude de s’y retrouver. Il y rencontre l’Enfant Pavé et le DJ Mig One. Avec l’enfant
Pavé et Nader, ils rappent ensemble, et iront faire la première partie du groupe Assassin à Liège.
En 1997, Kaer et l’Enfant Pavé rejoignent les Malfrats
linguistiques formés d’Akro, Baloji et Seg, ex-membres du H-Posse sur le
morceau Opération Starflam. C’est le début d’une aventure. Ce morceau n'est
présent que sur la compilation Phat Unda Compil produite par l'asbl
SouterrainProd, association du groupe légendaire CNN qui mériterait aussi son
augmentation.
Le groupe Starflam maintenant au complet se lance
alors dans la réalisation de son premier album éponyme. Outre Un plat pays, un
autre morceau marque les auditeurs de rap. El diablo, dans lequel Kaer rappe en
français et en espganol, marque toute une génération. D’origine équatorienne,
Kaer est à l’aise dans les deux langues. Sur ce morceau, il parle aux personnes
originaires de l’Amérique du Sud, et rencontre un écho en Belgique.
S’en suit le second album Survivant, qui connait un succès
national. Le disque atteint la certification de disque de platine, et fait
rentrer Starflam dans la postérité. A cette époque, il était impensable pour un
groupe de rap de pouvoir espérer rencontrer un tel succès. Starflam est un modèle
de réussite, il a permis de faire rentrer le rap dans la majorité des foyers
belges. Il marque le premier âge d’or qu’a connu le Hip-hop en Belgique. Ils
sortiront un dernier album en 2003, Donne-moi de l’amour qui ne rencontrera pas
le succès voulu, et marque la fin du groupe.
Kaer décide de son côté de fonder l’asbl Spray Can
Arts en 2004. Cette association pour but de diffuser le graffiti dans la ville
de Liège, et de donner aux jeunes un espace de création. L’association est
toujours active aujourd’hui, et occupe désormais La Centrale des Arts Urbains,
un centre d’art de plus de 1200m2 dédié aux arts urbains. Il organise pendant
plusieurs années des ateliers pour faire découvrir le Hip-hop dans les écoles ou bien les prisons.
En 2012, il sort l’album solo Versatil entièrement produit
en Equateur. Il rappe en espagnol, et se rapproche de ses origines. Il se remet en scène, et ira défendre son album sur des festivals comme
Dour ou Les Francofolies.
En 2018, il rejoint l'équipe du Studio des Variétés en qualité de coach scénique. Il se pose en passeur de la culture. Il accompagne les préparations de tournées des jeunes artistes belges de Hamza à Caballero & JeanJass jusqu'à La Smala. Il est encore actif dans ce domaine, et accompagne les jeunes artistes belges.
Kaer est devenu un modèle d'une certaine réussite et d'un parcours dans le Hip-hop belge. Fort de toutes ses expériences, il continue d'œuvrer à donner un avenir à cette culture.
Les recommandations culturelles de cet épisode sont les rappeurs et rappeuses Jaffa, Zonmaiet Absolem. L’ensemble des recommandations de chaque épisode est disponible dans la playlist ci-dessous :