Dans ce nouvel épisode du podcast de l'Augmentation, Rmain Garcin est venu conter son histoire. Photographe du rap belge depuis vingt ans, il est à l'origine de nombreuses covers qui ont marqué cette culture.
Originaire de la région parisienne, Romain Garcin se passionne très tôt pour le design et le graphisme en reproduisant les affiches des films. La culture rap rentre dans sa vie par l’intermédiaire des artistes phares des années 90 tels que MC Solaar ou Doc Gynéco. Deux passions naissent, d’un côté le graphisme, de l’autre le rap et le hip-hop. C’est en découvrant la pochette de L’Ecole du Micro D’argent d’IAM réalisé par le collectif marseillais Tous des K, qu’il veut lui aussi faire des pochettes d’albums de rap.
En 2004, il décide de partir de Paris pour la capitale belge. Il y découvre une culture, une façon de vivre, et des artistes rap très talentueux. Il commence à se faire un nom en tant que RomOne, et officie en tant que graphiste avec des rappeurs bruxellois de l’époque tels que La Rez, James Deano, Stan les Autres. Il remet à neuf le graphisme du site légendaire du rap belge Legal Sounds. Il est très proche du collectif Narco Traffic. Il réalise avec eux la cover du single Les blancs ne savent pas danser de James Deano. Morceau qui traverse la frontière belge, fait très rare dans les années 2000.
A côté de sa passion du design et du graphisme,
il appartient au groupe de rap Oh My Prod dans lequel il pratique le rap. Avec
ses compères, il participe à des battles, sort des clips et des morceaux. Cette
époque est très mal documentée, mais on peut remercier Deparone et sa caméra qui ont enregistré un
freestyle du groupe. Le groupe finira par faire la première partie
de la Sexion d’Assaut à Bruxelles. Avec cette double casquette, Romain Garcin a
pu s’immiscer dans le rap belge et s’y intégrer parfaitement. Cependant, il
délaisse le rap au fur à mesure pour se concentrer seulement sur le graphisme.
Les années passent, et la passion commence à s’essouffler. Il décide de faire une pause, jusqu’à l’appel de Gandhi qu’il lui demande de travailler sur l’album Texte Symbole. La sortie prévue en 2015 coïncide avec un nouvel âge d’or du rap. Il travaille ensuite pour l’album Masque de Chair de Scylla. Ces deux albums permettent au photographe de trouver un second souffle pour exprimer sa passion.
C’est en 2018 que l’histoire de Romain Garcin
va basculer. Il réalise la cover de l’album Lithopédion de Damso. Troisième
album studio du rappeur belge, blockbuster de l’année 2018. L’album est
aujourd’hui certifié album de dimant. Pochette devenue iconique, elle permet de
rendre le travail du photographe visible aux yeux du plus grand nombre. En
2020, il continue son travail avec Damso pour la cover de QALF. Cette pochette très
minimaliste, affichant la durée de l’album sur un fond noir, fait débat et
marque toute une époque. L’album est un succès retentissant. Romain Garcin
travaille aussi sur le graphisme de la tournée, la réédition de l’album, les
pochettes des différents vinyles. Une aventure totale qui s’est terminée en
2023.
Entre 2018 et 2021, il réalise la cover de
nombreux albums du rap belge. Il enchaine des travaux pour Caballerro &
Jeanjass pour leur double album solo, pour l’Or du Commun et l’album Avant les
autres, pour ICO, pour Bakari, pour Tawsen, pour Green Montana… Il accompagne la majorité
des artistes belges, et s’inscrit définitivement dans l’histoire rap belge.
Il conclut 2023 avec la pochette de l’album commun entre Isha et Limsa D’aulnay Bitume Caviar Vol.1. Isha qu’il a rencontré 15 plus tôt lorsqu’il réalise la cover du single Conçu pour durer. Romain Garcin a une augmentation longue de 20 ans qui n’est pas prête de s’arrêter, et qui est à découvrir dans notre entretien.
Les recommandations culturelles de cet épisode
sont les rappeurs Swing, Bakari et la réalisatrice Heleen Declercq. L’ensemble des
recommandations de chaque épisode est disponible dans la playlist ci-dessous :